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François de Troy

Prix Net TTC :
16800 EUR

François de Troy (1645 – 1730), Paris, vers 1725 Ecole Française du XVIIIème siècle Portrait de femme en déesse Cérès Huile sur toile : h. 100 cm, l. 79,5 cm Cadre de style Régence en bois doré et richement sculpté Encadré : h. 127 cm, l. 108 cm Bien que non signé, comme la majorité des œuvres de François de Troy, notre portrait a été authentifié par le cabinet Turquin comme une œuvre autographe de François de Troy. Notre œuvre appartient au genre du portrait historié par le travestissement du modèle en Cérès, déesse des moissons et de la fertilité. La jeune femme est portraiturée assise dans un environnement champêtre sur fond de gerbes de blés. Vue à m-jambes, tournée vers la gauche, le visage presque de face. Ses cheveux poudrés et relevés sont piqués d’épis, de coquelicots et de bleuets. Elle tient de la main droite une faucille et de la gauche un bouquet de gerbes de blés entremêlées de fleurs des champs. Vêtue d’une robe de satin mordoré, un léger manteau de satin rose violacée est délicatement agrafé à son épaule. Les matières sont rendues avec subtilité, caractéristique de François de Troy, son pinceau révèle la souplesse des étoffes au gré des plis et des mouvements. La gamme chromatique aux couleurs de l’été dominée par les ocres et bruns chauds contraste avec blancheur nacrée des carnations. Le fond de ciel chargé de nuages fait ressortir le visage illuminé de la jeune femme. Notre portrait par son traitement fluide et par sa palette chaude correspond au dernier tournant de la longue carrière de l’artiste. Notre œuvre est à rapprocher du portrait de femme en Cérès, daté 1724, huile sur toile (130 x 97 cm) (voir Dominique Breme, François de Troy, Paris, éditions Somogy 1997, reproduit p. 179) François de Troy (Toulouse 1645 – Paris 1730) François de Troy, issu d’une famille d’artistes toulousains, se fait très tôt remarquer avec la réalisation d’armoiries pour l’entrée solennelle du Prince de Conti à Toulouse en 1662. On le retrouve ensuite à Paris où il poursuit sa formation dans l’atelier de Nicolas Loir, puis de Jean I Cotelle, dont il épouse la fille en 1668. D’abord peintre d’Histoire il est agréé à l’Académie en 1671 puis reçu en 1674 avec « Mercure et Argus ». Par sa fréquentation de l’atelier de Claude Lefebvre, il s’oriente vers l’art du portrait dont il sera l’un des plus grands représentants de la fin du règne de Louis XIV et de la Régence. On pense que grâce à ses liens d’amitié avec Charles Le Brun, premier peintre du Roi, il fut mis en contact avec Madame de Montespan, qui en fera l’un de ses artistes attitrés. L’entregent de l’impétueuse favorite lui permettra d’entrer en contact avec la famille royale et de tout ce qui compte à la cour et à Paris. Il sera aussi le portraitiste de la famille royale d’Angleterre, exilée en France au château de Saint-Germain-en-Laye à partir de 1689. Fin courtisan, François de Troy s’attacha ensuite au duc du Maine, bâtard chéri de Louis XIV et à son influente épouse, fille du prince de Condé. Adjoint à professeur en 1692, il est nommé professeur à l’Académie l’année suivante. Il en sera directeur de 1708 à 1711. Il sera aussi plusieurs fois sollicité par les échevins parisiens pour des commandes religieuses. Son fils Jean-François (1679 – 1752) collabora avec lui à la fin de sa carrière avant de relever le flambeau et de perpétuer la gloire familiale.

Galerie Nicolas Lenté
2, rue des Saints-Pères
75007 Paris