Mérimée, premier défenseur du patrimoine

En ce début du XIX e   siècle, c’est toute l’Europe occidentale qui prend conscience des vestiges de son passé. En France, sous la monarchie de Juillet, on doit au ministre de l’Intérieur François Guizot la création en 1830 d’un poste d’inspecteur général des Monuments historiques. Prosper Mérimée (1803-1870) est nommé à cette fonction en 1834, qu’il occupera pendant vingt-six ans. Son nom est encore largement associé à la préservation de ce qu’on appelait alors les monuments historiques, le bâti, et pas encore le patrimoine. L’homme a l’expérience de la haute fonction publique, possède une culture d’historien de l’art, mais pas de spécialité en architecture médiévale. Il suivra fidèlement la feuille de route que Guizot adressa à son éphémère prédécesseur Louis Vitet  : « Parcourir successivement tous les départements de la France. » En calèche, à cheval, en bateau, puis en train, Mérimée effectue quatre grands voyages dans l’Hexagone, un en Corse, et quantité d’autres annexes. Au total, il visitera des centaines de localités, certaines à plusieurs reprises, comme Vézelay, Nîmes, Arles et Orange. Quatre comptes rendus officiels de ses périples seront ensuite réunis dans un volume unique,…