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De Céline à Dubuffet, le parcours sulfureux de François Gibault, collectionneur

Publié le , par Véronique Prat

Avocat talentueux et collectionneur raffiné, François Gibault est un rebelle travesti en notable, qui vit entouré de livres rares et d’objets d’art. Il lève parfois le voile dans des « Mémoires » curieusement rédigés dans l’ordre alphabétique …

François Gibault chez lui, en octobre 2021. © Photo Raphaël Gaillarde De Céline à Dubuffet, le parcours sulfureux de François Gibault, collectionneur
François Gibault chez lui, en octobre 2021.
© Photo Raphaël Gaillarde
Il n’est pas facile d’esquisser le portrait de François Gibault. Il a beau avoir écrit ses mémoires ( Libera me , éd.  Gallimard) sur plus de 420  pages, il ne livre rien de lui-même  : il est tout et son contraire. Cet homme cultivé était un cancre à l’école, collé plus tard à Sciences-Po avant de se tourner sans enthousiasme vers des études de droit  ; ce grand bourgeois n’a pas détesté s’encanailler  ; cet avocat célèbre a été le défenseur de l’OAS et de Kadhafi  ; ce collectionneur au goût affûté hante aussi les brocantes. Il lâche tout de même une confidence  : « J’habite cette maison depuis 89  ans, je suis né ici et c’est là que je travaille. » L’endroit ne manque pas d’allure, une rue calme et chic du VII e   arrondissement parisien, un appartement avec une belle hauteur sous plafond, un parquet Versailles… On s’attendrait à découvrir sur les murs des portraits de Rigaud ou de Largillière. On reste abasourdi  : on est entouré d’une quinzaine de toiles, gouaches et dessins de Dubuffet, de ses débuts aux années  1980. On apprendra que François Gibault est le président de la fondation de ce peintre épris de sauvagerie, dont il fut l’ami jusqu’à son dernier jour. Il l’a connu par la femme de Louis-Ferdinand Céline , dont il…
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